Une coopération internationale efficace nécessite des partenariats de recherche avec les pays en développement

Dans un environnement extrêmement complexe, dynamique et interconnecté, la coopération internationale de la Suisse contribue à soulager la pauvreté et la misère dans le monde entier et à promouvoir le développement durable. Opérer de manière efficiente, efficace et de qualité dans un tel contexte constitue un défi de taille. La science suisse s’est construit une forte présence et un solide réseau dans les pays du Sud. Elle connaît bien les défis mondiaux en matière de durabilité et de développement ainsi que les solutions possibles. Selon les chercheurs, la coopération internationale de la Suisse devrait exploiter ce savoir de manière systématique, sur la base de directives stratégiques.

Les connaissances scientifiques peuvent favoriser une politique cohérente

Pour atteindre ses objectifs en matière de coopération internationale, la Suisse doit concentrer les efforts de tous les domaines politiques liés au développement, tels que l'économie, le commerce et la fiscalité, sur le même objectif. Le commerce des matières premières et le marché financier de la Suisse, en particulier, ont une grande influence globale sur la réalisation des objectifs de développement et de durabilité. La recherche suisse montre comment améliorer la cohérence politique sur la base d'analyses des mécanismes d'action complexes entre différents domaines politiques.

Instruments de promotion communs à long terme

Ce n'est qu'en collaborant avec des chercheurs de pays à faible revenu que la science suisse peut étudier de manière globale les enjeux mondiaux actuels et participer à l'élaboration de solutions appropriées. Cela requiert un encouragement stable et stratégique à long terme de la coopération scientifique avec les pays du Sud. Les scientifiques plaident pour le développement d’instruments de promotion adaptés par les acteurs de la coopération internationale (à savoir la Direction du développement et de la coopération DDC et le Secrétariat d’Etat à l’économie SECO) et de la science (à savoir le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI et le Fonds national suisse de la recherche scientifique FNS). Ni la nouvelle stratégie de coopération internationale de la Suisse ni le nouveau message relatif à l’encouragement de la formation, de la recherche et de l'innovation n’envisagent une réflexion dans ce domaine de la coopération.

De tels instruments de promotion communs ont pourtant déjà existé dans le passé, comme par exemple le Research for Development Program (R4D), financé et coordonné pendant dix ans par le FNS et la DDC, et qui a généré des connaissances approfondies sur les défis mondiaux et les solutions possibles, tout en renforçant la science dans ce domaine. Le programme SOR4D qui lui a succédé n’est plus financé que par la DDC et est par conséquent moins focalisé sur le renforcement de la science. Une planification stratégique permettrait, avec ces programmes, d'optimiser l'utilisation des connaissances scientifiques et la contribution au renforcement de la science.